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Auvergne-Rhône-Alpes
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Co-construction Programme pluriannuel d’intervention 2026-2030 : Une journée de réflexion stratégique pour anticiper les mutations foncières et urbaines

Le vendredi 6 juin dernier, les locaux d’UrbaLyon ont accueilli une journée d’échanges et de travail particulièrement dense, réunissant les partenaires de l’Établissement Public Foncier de l’Ouest Rhône-Alpes (EPORA). Acteurs professionnels reconnus, ces participants ont été conviés à contribuer à une réflexion prospective sur les nouveaux enjeux fonciers du territoire d’intervention de l’établissement, à travers deux volets majeurs : le renforcement économique et la relance du logement.

La matinée fut consacrée aux dynamiques économiques à l’œuvre et aux spécificités territoriales. Les débats ont été nourris par des interrogations structurantes : quelle est la situation des filières économiques du territoire ? Où se situent les besoins de développement du foncier économique ? Quels sont les projets et les dynamiques de filières dimensionnantes sur notre périmètre ? Enfin, quelles seront les attentes des industriels relatives à l’offre foncière et pour quel type d’usines ou de locaux ?

Ces échanges ont permis de faire émerger plusieurs constats partagés :

  • La vitalité et la diversité des filières industrielles régionales demeurent des atouts, malgré quelques fragilités sectorielles localisées ;
  • L’offre foncière, en diminution et souvent captée par d’autres usages, se révèle insuffisamment préparée pour répondre à temps aux besoins des projets industriels ;
  • Certaines zones d’intérêt national ou régional, bien connectées aux infrastructures et approvisionnées en énergie, doivent être consolidées ou développées pour irriguer l’ensemble du tissu économique régional;
  • La nécessité d’une capacité d’action foncière renforcée sur ces zones prioritaires s’impose, combinant ingénierie, portage foncier, coopération stratégique et financière à l’échelle régionale.

Un second atelier, mené l’après-midi, a prolongé ce temps de réflexion en abordant le thème de “la relance du logement” en présence des opérateurs et acteurs de l’habitat. Dans un contexte de densification démographique, plusieurs questions ont été soulevées : Comment continuer à produire du logement neuf ? Les opérations de centres-anciens sont-elles des relais d’activité possibles ? Quels sont les besoins en matière de logements des différents territoires et comment y répondre avec un modèle soutenable ?  Les logements de centres-bourgs sont-ils condamnés à la vacance ? à quelles conditions les opérations de réhabilitation sont réalisables ?

Face à une crise immobilière profonde et multifactorielle, les participants ont esquissé plusieurs pistes de réflexion :

  • Le phénomène NIMBY (Not In My Back Yard), en gestation depuis une décennie, constitue un frein majeur à la production de logements qu’il conviendra de résoudre pour relancer la filière ;
  • La déconnexion entre le coût de revient des logements neufs et le pouvoir d’achat des ménages rend la situation inextricable sans inflexion des comportements d’achat des ménages ou des normes de performance imposées aux opérations de logements ;
  • La réhabilitation du bâti ancien en centre-ville souffre d’un déficit économique estimé entre 500 et 1 000 € par m² de surface de plancher, posant la question cruciale du financement ;
  • Est-ce qu’une forme de péréquation foncière entre opérations rentables sur fonciers nus et réhabilitations coûteuses sur habitats dégradés est possible ? Le cas échéant, quel rôle pourrait avoir l’EPF pour assurer cette péréquation ?
  • Enfin, comment redonner envie de vivre en ville moyenne plutôt qu’en périphérie pavillonnaire ? La programmation urbaine et architecturale doit-elle être pensée pour concurrencer les pavillons ou doit-elle plutôt cibler des publics plus captifs des centres urbains (familles monoparentales, seniors, étudiants) ?

Autant de questionnements qui dessinent les contours de la stratégie à venir de l’EPORA en matière d’accompagnement des collectivités. De nouveaux ateliers sont prévus en juin et septembre, et l’ensemble de cette démarche viendra nourrir le diagnostic territorial élaboré par les agences d’urbanisme partenaires – AURG, UrbaLyon et EPURES – pour le compte de l’établissement en préparation de sa stratégie 2026-2030.